Terrassement difficile : comment gérer un sol instable ?

Terrassement difficile : comment gérer un sol instable ?

25 mai 2025 0 Par hannah

Le terrassement constitue la première étape cruciale de tout chantier de construction. Pourtant, il arrive que cette phase soit compliquée par un facteur souvent redouté : la présence d’un sol instable. Argileux, sablonneux, humide ou meuble, ce type de terrain peut entraîner des retards, des surcoûts et compromettre la stabilité des ouvrages futurs. Heureusement, des solutions existent pour diagnostiquer, traiter et sécuriser un terrain instable avant de construire. Voici comment gérer un terrassement difficile en terrain problématique.

Identifier la nature du sol : une étape indispensable

Avant même de creuser la première tranchée, il faut connaître la nature du sol. Un géotechnicien peut réaliser une étude de sol (type G1 ou G2) afin d’en identifier les caractéristiques : composition, portance, taux d’humidité, résistance, etc.

Parmi les types de sols instables les plus fréquents, on retrouve :

  • Les sols argileux, sensibles aux variations d’humidité (gonflement, retrait).

  • Les sols sablonneux, peu cohérents et sujets aux effondrements.

  • Les sols humides ou gorgés d’eau, entraînant des risques de tassements ou d’infiltrations.

  • Les terrains remblayés sans compactage préalable.

Une analyse en amont permet donc d’adapter les techniques de terrassement et de prévoir les renforcements nécessaires.

Adapter les techniques de terrassement

Une fois le diagnostic posé, il est temps de choisir la méthode de terrassement la plus adaptée. Sur sol instable, il est  déconseillé de procéder de manière classique. Il faudra privilégier une approche progressive, prudente et encadrée.

1. Éviter les fouilles profondes sans soutènement

Lorsque le sol manque de cohésion, il est risqué de creuser à grande profondeur sans prévoir un blindage ou un soutènement des parois. Ces dispositifs, en acier ou en bois, maintiennent les parois verticales et évitent leur effondrement.

2. Travailler par étapes

Il faut travailler zone par zone, avec des engins adaptés au terrain. Un godet trop lourd ou un passage répété d’engins peut aggraver la déstabilisation. Les entreprises spécialisées savent gérer ce type de chantier avec des machines légères et précises.

3. Assurer un bon drainage

L’eau est l’ennemi numéro un des sols instables. Il est donc primordial de mettre en place un système de drainage efficace, soit en périphérie du terrain, soit au fond des fouilles, à l’aide de drains, de puits ou de caniveaux. Le but : évacuer l’eau stagnante et stabiliser le niveau d’humidité.

Renforcer le sol avant construction

Lorsque le sol est jugé trop meuble pour supporter une construction, il est possible de le renforcer artificiellement. Plusieurs techniques existent :

1. Le compactage du sol

Cela consiste à tasser mécaniquement le terrain à l’aide de compacteurs pour en augmenter la portance. Cette méthode est utilisée notamment sur les remblais ou terrains meubles.

2. L’apport de matériaux de substitution

Il est parfois nécessaire de remplacer la couche superficielle instable par un matériau plus stable (graviers, concassés, sable stabilisé…). Ce remblai doit ensuite être compacté soigneusement.

3. Les fondations spéciales

Si le sol ne permet pas de reposer les fondations directement dessus, on peut recourir à :

  • Des fondations profondes (pieux, micropieux) ancrées dans des couches stables.

  • Des radiers généraux qui répartissent les charges sur une large surface.

  • Des semelles élargies, pour mieux répartir les charges sur un sol peu porteur.

4. La stabilisation chimique

Cette technique consiste à injecter dans le sol des liants comme la chaux ou le ciment pour en améliorer la cohésion et réduire l’humidité. Elle est utilisée pour les sols argileux ou gorgés d’eau.

Anticiper pour mieux maîtriser le budget

Un sol instable implique souvent des surcoûts liés aux études, aux matériaux, aux machines ou à la durée du chantier. Mais ces coûts peuvent être anticipés et maîtrisés si l’étude de sol est réalisée en amont et si l’on fait appel à des professionnels compétents.

Il vaut mieux prévoir un budget de prévention que de devoir réparer plus tard les conséquences d’un affaissement ou d’un tassement du bâtiment.

Un terrassement difficile ne signifie pas qu’il est impossible. Il exige surtout des compétences techniques précises, un matériel adapté et une connaissance approfondie des sols. En faisant appel à un terrassier qualifié, vous mettez toutes les chances de votre côté pour assurer la réussite de votre projet.

Pour en savoir plus sur les spécificités du terrassement et les erreurs à éviter lors de la construction, vous pouvez consulter les ressources suivantes :