
Chape traditionnelle : étapes clés pour une pose réussie
La chape traditionnelle est un élément incontournable dans le domaine de la construction et de la rénovation. Elle permet de créer une surface plane et stable pour accueillir le revêtement final (carrelage, parquet, moquette, etc.). Généralement constituée de sable et de ciment, elle peut être posée directement sur une dalle brute pour rattraper les niveaux ou enrober des gaines techniques. Toutefois, pour garantir sa durabilité et sa performance, il est essentiel de respecter un processus rigoureux lors de sa mise en œuvre. Voici les étapes clés pour réussir la pose d’une chape traditionnelle.
1. Préparer le support
La réussite d’une chape commence toujours par une bonne préparation du support. Celui-ci doit être propre, sec, stable et débarrassé de toute poussière, huile ou résidu. Si la pose se fait sur une dalle béton récente, il est important de respecter un temps de séchage suffisant (généralement 3 à 4 semaines) pour éviter les remontées d’humidité. Un film polyane peut être posé pour éviter les remontées capillaires, surtout dans les rez-de-chaussée ou pièces humides.
Ensuite, on installe une bande périphérique (appelée aussi bande de désolidarisation) tout autour des murs. Elle permet d’absorber les dilatations de la chape et d’éviter les fissurations au niveau des angles.
2. Déterminer les niveaux
Avant de couler la chape, il faut définir précisément l’épaisseur à appliquer. On utilise un laser ou un niveau à bulle pour reporter des repères de hauteur sur les murs. L’épaisseur d’une chape traditionnelle varie entre 4 et 6 cm pour un usage domestique, et peut aller jusqu’à 10 cm dans des zones à fort passage.
Des règles de nivellement ou des piges (petites tiges métalliques réglables) peuvent être positionnées au sol pour guider la mise à niveau pendant le tirage de la chape.
3. Préparer le mortier
La chape traditionnelle est composée de sable (de granulométrie 0/4), de ciment (généralement du CEM II ou CEM I), et d’eau. Le dosage classique est de 150 à 200 kg de ciment par m³ de sable, ce qui correspond à environ 1 sac de 35 kg pour 100 litres de sable. L’eau est ajoutée progressivement jusqu’à obtenir une consistance « terre humide » : la pâte doit se tenir lorsqu’on la presse dans la main, sans couler.
Cette consistance spécifique est essentielle : trop d’eau nuirait à la résistance mécanique et favoriserait les fissures lors du séchage.
4. Mise en œuvre et tirage
Le mortier est étalé en partant du fond de la pièce vers la sortie. On remplit des zones définies entre les piges ou règles, puis on tire la chape à l’aide d’une règle métallique pour niveler la surface.
On commence par tirer des bandes de référence, qui serviront de guide pour le reste de la surface. Ensuite, on remplit les espaces intermédiaires. Une fois bien nivelée, la surface peut être légèrement talochée pour lisser.
Attention : la chape traditionnelle ne se taloche pas comme une chape fluide. Il ne faut pas trop insister sous peine de faire remonter le ciment à la surface, ce qui créerait une couche fragile appelée « laitance ».
5. Temps de séchage
Le séchage est une étape cruciale. Une chape de 5 cm d’épaisseur met en moyenne 3 semaines à sécher dans des conditions normales (20 °C et 50 % d’humidité). On considère généralement un temps de séchage d’environ 1 semaine par centimètre, au-delà des 4 premiers centimètres.
Il est impératif de protéger la chape des courants d’air, du soleil direct, du gel ou de l’humidité excessive pendant cette période. Une humidification légère peut être nécessaire durant les premiers jours pour éviter un séchage trop rapide, qui provoquerait des fissures.
6. Tests de séchage et pose du revêtement
Avant de poser un revêtement, il est indispensable de s’assurer que la chape est bien sèche. Plusieurs méthodes existent :
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Le test au carreau de verre : une plaque de verre est posée à plat sur la chape pendant 24 heures. Si de la buée apparaît dessous, la chape est encore humide.
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Le test au CM-mètre, utilisé par les professionnels, permet de mesurer avec précision le taux d’humidité.
Une chape ciment doit avoir un taux d’humidité inférieur à 2 % pour recevoir un carrelage, et 0,5 % pour un parquet collé.
La pose d’une chape traditionnelle exige méthode, rigueur et respect des temps de séchage. En suivant ces étapes clés, vous assurez la longévité de votre sol et la qualité du revêtement final. Que vous soyez un professionnel ou un bricoleur averti, ne négligez aucun détail : c’est la base d’un sol réussi.