
Comprendre les bases du soudage TIG : techniques et conseils
Le soudage TIG (Tungsten Inert Gas), également connu sous le nom de soudage GTAW (Gas Tungsten Arc Welding), est une méthode de soudure réputée pour sa précision, sa propreté et sa capacité à produire des soudures de très haute qualité. Utilisé dans des secteurs exigeants comme l’aéronautique, l’agroalimentaire ou encore la chaudronnerie inox, ce procédé demande néanmoins une certaine maîtrise. Dans cet article, nous vous expliquons les bases du soudage TIG, ses principales techniques ainsi que quelques conseils pratiques pour bien débuter.
Qu’est-ce que le soudage TIG ?
Le soudage TIG repose sur l’utilisation d’une électrode non fusible en tungstène, qui crée un arc électrique avec la pièce à souder. Ce procédé utilise un gaz inerte, généralement de l’argon pur, pour protéger la zone de soudure contre l’oxydation et les impuretés de l’air. Contrairement à d’autres types de soudure, comme le MIG/MAG, le métal d’apport est ajouté manuellement (lorsqu’il est nécessaire), ce qui offre à l’opérateur un contrôle total sur la soudure.
Avantages du soudage TIG :
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Grande précision : idéal pour les soudures fines et les travaux délicats.
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Finition propre : peu ou pas de projections, cordons de soudure esthétiques.
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Polyvalence : compatible avec de nombreux matériaux (acier inoxydable, aluminium, cuivre, titane…).
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Absence de flux : aucun résidu chimique à nettoyer après soudure.
Les équipements nécessaires
Pour souder en TIG, il est important de disposer d’un équipement complet et adapté :
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Poste de soudage TIG : avec réglage du courant (DC pour acier, inox – AC pour aluminium).
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Torche TIG : équipée d’une électrode en tungstène.
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Gaz inerte (argon) : souvent fourni en bouteille avec détendeur.
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Électrode en tungstène : de type pur, thorié ou cérié selon l’usage.
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Tige de métal d’apport : choisie en fonction du matériau à souder.
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Équipements de protection : gants, masque avec écran auto-obscurcissant, vêtements ignifugés.
Les techniques de base du soudage TIG
Voici les techniques de base à connaître :
1. La préparation
La qualité d’une soudure TIG commence toujours par une préparation soignée des pièces à assembler. Nettoyez les surfaces avec une brosse métallique ou un solvant adapté afin d’éliminer les traces de graisse, d’oxydation ou de peinture. Pour l’aluminium, un brossage est essentiel.
2. Réglage du poste
Le réglage du poste de soudure dépend du matériau et de l’épaisseur de la pièce. Pour l’acier inoxydable de 1 à 2 mm d’épaisseur, un courant de 40 à 90 A en DC est courant. Pour l’aluminium, le courant alternatif (AC) est requis, souvent entre 60 et 120 A.
3. Allumage de l’arc
L’allumage peut se faire par haute fréquence (HF) ou par amorçage lift arc (contact léger). Une fois l’arc établi, maintenez une distance constante entre l’électrode et la pièce.
4. Avance et dépôt du métal d’apport
Avancez lentement la torche en gardant l’arc stable et inclinez légèrement la tige d’apport. Déposez le métal dans le bain de fusion de manière régulière, en synchronisant main et regard.
5. Finition
Évitez de casser l’arc trop brutalement. Attendez quelques secondes avant d’arrêter le gaz de protection pour éviter les fissures dues à un refroidissement trop rapide.
Conseils pratiques pour bien débuter en TIG
Pour tirer le meilleur parti de votre expérience en soudage TIG, voici quelques conseils pratiques :
1. Maîtrisez vos gestes
La coordination entre la torche et la tige d’apport demande de la pratique. Exercez-vous sur des chutes de métal avant de vous attaquer à vos premières soudures “utiles”.
2. Soyez patient
Le soudage TIG est plus lent que d’autres procédés, mais cela permet de travailler avec précision. Ne vous précipitez pas, la régularité est la clé d’un bon cordon.
3. Protégez-vous efficacement
Le TIG émet de fortes radiations UV. Portez toujours des équipements adaptés pour éviter brûlures et lésions oculaires.
4. Contrôlez la ventilation
Même si le TIG génère peu de fumées, il est recommandé de travailler dans un espace bien ventilé ou équipé d’une aspiration localisée.
5. Apprenez à lire vos soudures
Un bon cordon doit être lisse, homogène, sans porosité ni surépaisseur. Une soudure bleutée sur inox peut indiquer une température trop élevée à corriger.
Le soudage TIG est une technique exigeante, mais extrêmement gratifiante. Elle permet d’obtenir des résultats propres, résistants et esthétiques, à condition de respecter quelques règles fondamentales. Avec du bon matériel, un peu de rigueur et beaucoup de pratique, même un débutant peut rapidement progresser. Que vous soyez passionné de mécanique, un artisan ou un futur soudeur, le TIG reste une valeur sûre à maîtriser dans l’univers du soudage.